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So Sureau à l’apéro! Comment faire ce cher Champagne champêtre…

« T’Inquiète, je m’occupe de l’apéro chéri! » Dans l’open boutique des haies avoisinantes,  j’ai cru voir encore quelque Sureau en fleurs… Mais en ce début juillet caniculaire, les inflorescences commencent à grainer, les dernières corymbes blanches me snobent depuis les hauteurs. Cet arbuste atteint souvent ses 7 mètres parfois 12 ! Et je ne suis qu’un petit être sauteur… avec un sécateur. Ridicule. Autrement dit.
Son odeur envoûtante me nargue, depuis le piquet sur lequel je suis montée,  je me griffe et je m’agite: même un arbuste peut se foutre de moi. Tant pis, quitte à affronter une obsession autant mettre le paquet, sans escabeau ou échelle sous le coude, je suis allée chercher ma voiture -honte à moi- j’ai grimpé sur le toit. Une dizaine de corymbes de l’arbre des fées, ont consenti à se laisser aller au détachement, entre mes doigts. J’ai remercié silencieusement La sagesse verte que je n’ai pas. La Nature gagne toujours quand il s’agit de nous donner une leçon d’humilité.

 

Le Sureau a une place à part dans le coeur des Hommes... Il a la modestie de porter le nom d'arbuste mais sa noblesse nous offre de grandes cueillettes au fil des saisons. Le sureau s'adapte et adopte la philosophie du peu. Peu de lumière, en dehors des feux de la rampe, il se planque dans les haies, le bord des champs, ou le long des rives... Tout de même friand de l'azote, on le croise souvent dans les cours de fermes et auprès des bergeries. Il a une réputation ambivalente, liée au sacré et à un don de la Nature avec lequel il ne faut pas jouer !

On travaille ses fleurs, ses baies, son bois depuis l'Antiquité : Il soigne, nourrit, abrite, donne des jouets et des teintures. Il est un compagnon de cordée inestimable des hommes nomades et des sédentaires, des insectes et des artistes...
Champagne sauvage

Dans certaines régions, on raconte que dans chaque Sureau se cache une magicienne ou un esprit ( … ) Aujourd’hui encore, un des objets magiques de l’univers d’Harry Potter est un bâton de Sureau.

Iveta BalardArbres d'en çò nòstre - Entre sciéncas e racontes

Comment faire un champagne

de fleurs de Sureau ?
  • Avant de Cueillir le Sureau "Tapotez le bois, afin de laisser s'échapper les fées qui s'y logent...""Paraît-il"
  • Cueillir une dizaine de belles corymbes en fleurs
  • Les secouer sans les rincer puis retirer toutes les tiges et pédoncules et ne conserver que les petites fleurs !
  • Faire bouillir 1,5 Litres d'eau avec 60 grammes de sucre mascobado et 60 grammes de sucre blanc (parfumé à la vanille ou aux fleurs pourquoi pas?)
  • Couper le feu, attendre quelques minutes puis verser les fleurs dans l'eau
  • Ajouter le jus d'un citron, 30ml de vinaigre de cidre de laisser infuser toute une nuit... ou plus !
  • Verser le tout dans un bocal et recouvrir d'un tissu en coton et laisser fermenter 6 jours dans un endroit assez chaud !Et touiller une fois par jour !
  • Filtrez puis verser dans une bouteille de limonade !
  • Laissez la boisson travailler 3 semaines pour qu'elle gagne en pétillant !Et conserver au frais !
  • Attention au débouchage !Ça décoiffe !!!

Capri !!

C'est pas fini !
De la famille des Caprifoliacées -comme le Chèvrefeuille- le Sureau noir, n’a pas fini de nous faire bosser ! En Juin, on s’enivre de ses fleurs parfumées pour réaliser tisane, confiture et champagne… En septembre on retrouvera ses superbes corymbes fructifiées, les baies noires bleutées retournées vers le sol et tombantes ! A nous les cueillettes tinctoriales et préparation de confitures noires aux vertus médicinales anti-virales ! 
Ce dernier détail sur les baies tombantes est important car le Sureau noir -SAMBUCTUS NIGRA- ne doit pas être confondu avec son Sosie toxique : le Sambuctus Ebulus. Mais aux vues de 4 critères visuels et en respectant une méthode d’observation au fil des saisons, vous ne pourrez pas vous tromper :
Le sureau hièble toxique:
– est une tige herbacée qui ne fait pas de bois, il ne dépasse jamais les 2 mètres de hauteur
– il a une floraison tardive (en Août)
– il possède des feuilles composées d’une dizaine de folioles. (Contre 5 à 7 pour le Sureau noir)
– et enfin il dresse ses baies vers le ciel !

Un article sur la confiture de baies de Sureau tombera en Septembre, au plus grand bonheur de nos petits doigts violacés pour l’occaz, ce sera une bonne manière de réviser !!

Photos ci-contre : Feuilles du Sureau noir composées de 7 folioles / Corymbes du Sureau noir qui commencent à grainer.

 

Et mon apéro de ce soir alors ?

HUM ???

Et bien une boisson fermentée a besoin temps…
La nature nous enseigne la patience, on débouchera dans 1 mois -A minima- mais quel plaisir ce sera, haha !!

Crédit photosMarianne Legendre
Sitewww.solstisse.co
RecetteInspirée et librement revisitée du livre "Les plantes comestibles" : Recette originale de Richard Pillon et Ludovic Thibault
Bibliographie
Arbres d'en çò nòstreIveta Balard
Plantes comestiblesEditions debaisiseux
Formation du cueilleurChemin de la Nature
Dictionnaire visuel de botaniqueMaurice Reil